Les massacres se multiplient rapidement en Provence, les autorités sont dépassées à Apt, Forcalquier et Manosque. Ken Follett représente bien les conséquences de la peste noire dans son roman Un monde sans fin où les habitants de la ville fictive de Kingsbridge doivent affronter l'épidémie. Selon Mollaret, ces œuvres « sont d'hallucinants documents, en particulier lorsqu'elles furent peintes par des artistes ayant personnellement vécu la peste »[99]. La peste touche particulièrement Constantinople, le Péloponnèse, la Crète et Chypre. La tâche est extrêmement dangereuse pour les porteurs de morts, qui viennent bientôt à manquer. Le commerce et la guerre contribuent à propager la maladie, les hommes finissant par intégrer la peste comme une part de leur vie[29]. Dans ces cas il n'y a pas de signes contemporains de guerre ou de famine, ni de migration. Cette partie du monde a donc perdu 37 millions d’habitants, auxquels il faut ajouter les 13 millions de la Chine [selon l’historien arabe Aboul Mahassen (1411-1470) cité p 13], et les 24 millions des autres contrées de l’Asie et de l’Afrique (du Nord) [Rapport fait au Pape Clément VI, cité p 15] : ce qui élève le total pour le monde entier à 74 millions. Durant le XVIe siècle, ces règlements sont codifiés par les parlements provinciaux, ajustés et précisés à chaque épidémie au cours du XVIIe siècle. Un terrible bilan entré dans l'Histoire sous le nom de « peste noire » ou de « mort noire ». Elle se manifeste aussi dans le domaine moral, par une fuite vers la religion, les médecins, charlatans et illuminés, ou des comportements par mimétisme (manie dansante, hystérie collective...)[57]. Même si là encore la baisse de population était en cours avant l'éclosion de la peste, ces estimations rendent le 20 % peu crédible, ce taux étant fondé sur des documents concernant des propriétaires terriens laïcs qui ne sont pas représentatifs de la population, essentiellement paysanne et affaiblie par les disettes. Les musulmans portent des anneaux où sont inscrits des versets du Coran, quoique l'opinion des lettrés diverge sur ce point, de nombreux textes musulmans sur la peste recommandent des amulettes, incantations et prières contre la peste provenant non pas d'Allah, mais des démons ou djinns[76]. Dès 1348 (première année de la peste noire), plusieurs villes italiennes se dotent d'un règlement de peste : Pistoie, Venise, Milan, Parme, etc., tout comme Gloucester en Angleterre. L'agent infectieux est un bacille ( Yersinia pestis) découvert en 1894 par A. Yersin.. C'est jusqu'à présent, la maladie qui, dans l'histoire, est responsable du plus grand nombre de morts. Selon Meiss[97], les thèmes optimistes de la Vierge à l'enfant, de la Sainte Famille et du mariage laissent la place à des thèmes d'inquiétudes et de douleurs[98], comme la Vierge de pitié qui tient, dans ses bras, son fils mort descendu de la croix[94], ou encore celui de la Vierge de miséricorde ou « au manteau » qui abrite et protège l'humanité souffrante[99]. Le phénomène se retrouve en 1414 à Strasbourg pour se répandre en Allemagne, il se répète en 1463 à Metz[73]. En 1346, les Mongols de la Horde d'or assiégèrent Caffa, comptoir et port génois des bords de la mer Noire, en Crimée. L'arrivée de la peste noire en Provence met à nu l'impuissance de la médecine, et par là, celle des Juifs, dont le savoir des remèdes se serait retourné contre eux. La culture des terres s'arrêta, faute d'hommes ; les villes furent dépeuplées, les édifices tombèrent en ruine, les chemins s'effacèrent, les monuments disparurent ; les maisons, les villages, restèrent sans habitants ; les nations et les tribus perdirent leurs forces, et tout le pays cultivé changea d'aspect[55]. Les descriptions poétiques de la peste noire expriment l'horreur, la tristesse, la résignation religieuse mais aussi l'espoir des musulmans en situation épidémique[104]. Cette institution apparaît d'abord en Italie et en Espagne, puis elle gagne le sud-est de la France à la fin du XVe siècle. Six mille Juifs sont tués à Mayence. Dans son ouvrage initial de 1832, Hecker dresse la liste des explications de l'emploi de l'adjectif « noir » : le deuil continu, l'apparition d'une comète noire avant l'épidémie, le fait qu'elle ait d'abord frappé les Sarrasins (à peau foncée), la provenance apparente de pays à pierres ou de terres noires, etc.[1]. Six Juifs sont pris à Orléans et exécutés. Suite à la mort de plusieurs mousses, l’instance décide d’envoyer le navire sur l’île Jarre afin de le brûler et d’enterrer les cadavres dans de la chaux vive. Elles sont très diverses, depuis l'interdiction de donner le sang des saignées des pestiférés aux pourceaux (Angers, 1410) jusqu'à l'interdiction de vendre des objets appartenant à des pestiférés (Bruxelles, 1439)[89]. Dans le reste de l'Europe, les historiens tentent d'approcher la mortalité globale par des études de mortalité de groupes socio-professionnels mieux documentés (médecins, notaires, conseillers municipaux, moines, évêques). La peste bubonique (surnommée ainsi en raison de la bosse qui se forme au niveau de la piqûre) est une maladie véhiculée par le rat et transmise à l'homme par piqûre de puce. Leurs biens, voire leur maison, sont souvent brûlés. Le fléau de la peste constitue un symbole : il figure le Mal dans le monde (la souffrance, la mort, l’absence de signification du monde); il représente aussi la guerre (en Il est suivi en cela par nombre de chercheurs qui abordent la peste à différentes échelles spatio-temporelles, pas forcément centrées sur la peste noire du milieu du XIVe siècle, la plus connue du grand public. Le repeuplement des grandes villes se fait aux dépens des campagnes, dans un contexte de disettes et de crises économiques et monétaires. Des indices, notamment examinés par le programme de recherche GLOBAFRICA de l'Agence nationale de la recherche française, laissent cependant penser qu'on a sous-estimé la présence et les effets de l'épidémie dans la zone subsaharienne médiévale[36]. Cette mort monte à cheval, armée d'une faux ou d'un arc, elle frappe en masse. Ce système est adopté par la plupart des ports européens durant le XVe siècle[90]. 500 nombre de décès quotidiens à Paris au plus fort de l'épidémie (à l'automne 1348). VI - VIII siècle. Les contre-poisons utilisés sont des herbes telles que la valériane, la verveine, ou des produits composés complexes connus depuis l'Antiquité comme la thériaque. Des sources contemporaines citent des taux de mortalité effrayants : 80 % des conseillers municipaux à Florence, 75 % à Venise, etc. Le bilan humain en Méditerranée orientale est difficile à évaluer, faute de données fiables (manque de données démographiques, difficulté à interpréter les chroniques)[29]. La réapparition de la peste au Moyen Âge en Occident est due au voyage d'une bactérie, le bacille de Yersin. Ce modèle s'impose aux historiens pour expliquer et évaluer la peste médiévale. Plus de 800 morts chaque jour à Paris ! Et surtout, "le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais" (p. 279). Conséquences démographiques et socio-économiques, « un si grand nombre de gens que personne n'a été laissé pour enterrer les morts », « C'est à peine exagérer que de dire que, jusqu'à 1350, on n'a point su comment représenter la mort, parce que la mort n'existait pas, Mais, par exemple, « mort noire » est utilisé pour le titre de. Cette pandémie fut certainement la plus considérable de l’histoire, avec une létalité des malades supérieure à 50%, et une mortalité d’environ 20% de la population mondiale (30% sur les trois continents touchés), qui comptait alors 420 à 450 millions d’individus[47], et qui tomba à 360 millions. En effet, la population de la Chine aurait diminué de moitié entre 1200 et 1400 (passant de 120 à 65 millions), du fait de l’invasion mongole, de catastrophes climatiques, de famines et de la peste, dont il est difficile de mesurer les parts respectives ; par ailleurs, des recherches archéologiques récentes faites en Afrique subsaharienne, non seulement sur la côte Est, activement fréquentée par les Arabes, mais aussi à l’Ouest, le long du golfe de Guinée, ont révélé l’existence de nombreuses cités abandonnées à cette époque, sans trace de violence, mais en des lieux devenus tabous et désertés ; on constate aussi la disparition (provisoire) de certaines techniques comme l’art du bronze. 60 à 100 % taux de mortalité de la population infectée par le bacille de la peste. De plus les chroniqueurs européens médiévaux ne mentionnent pas de mortalité chez les rats[18],[13]. Cependant ces groupes restaient extrêmement marginaux, la plupart des chrétiens firent face au fléau par une piété redoublée, mais ordinaire et encadrée par un clergé qui réprouvait les excès[72]. Début février, la peste atteint Montpellier puis Béziers. Depuis, l'archéologie s'est alliée à l'histoire et à la génétique, plaidant pour une possible dévastation de la zone subsaharienne par la peste à l'époque médiévale. Ces derniers passent dans les maisons ou ramassent les cadavres dans les rues pour les mettre sur une charrette. Elle devient une image autonome et « laïque » : c'est un transi avec une chevelure féminine, qui se décharne de plus en plus jusqu'au squelette proprement dit. A Lyon, 45 000 personnes meurent de la peste et à Montpellier … Différentes versions apparaissent après la Réforme : anglicane, luthérienne et calviniste[94]. Selon Michel Vovelle, le thème de la vie brève s'accompagne d'une « âpreté à vivre », avec la recherche de joies et de plaisirs, comme dans l'œuvre de Boccace, le Décaméron[101]. Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Accusation d'empoisonnement des puits contre les Juifs, Quarante Juifs sont tués et leurs maisons pillées, « Distinct Clones of Yersinia pestis Caused the Black Death », Jacques Friggit, « De Philippe Auguste à François Hollande, le prix des logements à Paris sur huit siècles », CGEDD, août 2012. Après la chute de Constantinople, l'Empire ottoman subira aussi de graves épidémies de peste jusqu'à la fin du XVIe siècle. Selon J.N. Apparu en Italie et en France, ce thème se répand et se développe jusqu'au XVIe siècle. Le bon sens populaire associe la guerre et la peste dans une même prière : « Délivre-nous, Seigneur, de la faim, de la peste et de la guerre »[38]. La peste est encore loin d'être éradiquée. Au début du XXIe siècle, Black Death reste le nom habituel de cette peste médiévale pour les historiens anglais et américains. Le clergé parvient à les contrôler en les conduisant en pèlerinage[73]. Ces premiers travaux, d'abord contestés, ont été confirmés dans les années 2010, y compris pour la peste noire médiévale[20],[21],[22]. Elle se montra lorsque les empires étaient dans une époque de décadence et approchaient du terme de leur existence ; elle brisa leurs forces, amortit leur vigueur, affaiblit leur puissance, au point qu'ils étaient menacés d'une destruction complète. cit., p. 41. En un an, la peste se répandit sur tout le pourtour méditerranéen[8]. © fjah - 123RF Le Septième Sceau (Det sjunde inseglet) est un film suédois d'Ingmar Bergman, sorti en 1957, qui évoque la mort jouant aux échecs pendant une épidémie de peste avec un chevalier revenant des croisades. La peste pulmonaire: mortelle dans 100% des cas, en moins de 24h, elle est transmise par voie repiratoire … Les propriétaires terriens furent contraints de faire des concessions pour conserver (ou obtenir) de la main-d'œuvre, ce qui se solda par la disparition du servage. Ces deux épidémies ont tellement traumatisé la population qu'elles se sont ancrées dans le langage populaire au point de former une locution à la connotation négative : "C'est comme choisir entre la peste et le choléra.". C'est notamment le cas de la manie dansante ou épidémie de danse de saint Guy (ou saint Vit ou Vitus)[73]. La main d'œuvre venant à manquer, il devient impossible d'exploiter toutes les terres existantes. Les règlements de l'époque indiquent que l'on devait enterrer les cadavres de pestiférés au plus tard six heures après la mort. L'Empire byzantin est durement touché lui aussi par la peste, il connaîtra 9 vagues épidémiques majeures du XIVe siècle au XVe siècle (de 1347 à 1453) d'une durée moyenne de trois ans espacées d'une dizaine d'années. Ces premières mesures sont des tentatives et des tâtonnements, le plus souvent par emprunts d'une ville à l'autre. Selon Vovelle : « C'est à peine exagérer que de dire que, jusqu'à 1350, on n'a point su comment représenter la mort, parce que la mort n'existait pas[103]. La projection est l'œuvre des artistes : les figurations de la peste et leurs motivations seraient comme une sorte d'exorcisme, modifiant les sensibilités[57], en particulier les danses macabres[58]. cit., p. 309-310. Près de 50 000 cas humains de peste ont été déclarés à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) entre 1990 et 2015 par 26 pays d’Afrique, Asie et Amérique. Le manque d'hygiène général et notamment la stagnation des eaux usées dans les villes, la présence de marais dans les campagnes favorisèrent également leur propagation. Ils ont pour but, soit d'empêcher la pénétration du poison, soit de faciliter sa sortie. D'abord un, puis plusieurs rats meurent dans les bâtiments et dans la rue. Il n'y a pas eu de cas de peste autochtone en France depuis 1945 mais il existe des zones endémiques dans le monde, notamment Madagascar. En France, entre 1340 et 1440, la population a décru de 17 à 10 millions d'habitants, une diminution de 41 %. Les bains chauds, les activités physiques qui provoquent la sudation comme les rapports sexuels sont déconseillés, car ils ouvrent les pores de la peau rendant le corps plus vulnérable aux venins aériens. Les spectateurs les imitent et se joignent à eux. La peste aurait mis le feu aux poudres, les héritiers des morts de peste se retrouvant débiteurs ; cela est bien documenté pour la région de Strasbourg, mais reste hypothétique ailleurs[68]. Des médecins de peste sont ainsi engagés durant les XVe et XVIe siècles, de même que des chirurgiens, apothicaires, infirmiers, sages-femmes... pour assurer les soins en temps de peste, souvent pour remplacer ceux qui ont fui, abandonnant leur poste, car les risques sont considérables[93]. La peste a causé trois vagues de pandémies (épidémies mondiales) responsables de la mort de 200 millions d'êtres humains. De nombreux villages furent abandonnés, les moins bonnes terres retournèrent en friche et les forêts se redéveloppèrent. En 1348, c'est le cas d'Orvieto et d'Avignon. De nouveaux règlements interdisent de vendre les meubles et vêtements des morts de peste. À la fin du XXe siècle, l'étude de la peste noire médiévale apparaît de plus en plus comme multidisciplinaire avec le traitement des données par informatique, l'arrivée de nouvelles spécialités comme l'archéozoologie ou la paléomicrobiologie. » [Adrien Philippe, p 138-139]. En France, le terme « peste noire » est le plus souvent utilisé[3]. En septembre, la peste atteint le Limousin et l'Angoumois, en octobre le Poitou, fin novembre Angers et l'Anjou. Le culte à la Vierge cherche à répéter le miracle survenu à Rome en 590. On cite quelques données significatives : la plus grande ville de l'islam à cette époque était Le Caire avec près d'un demi-million d'habitants, sa population chute en quelques années à moins de 300 000. On croit qu'ils reçoivent, par la mer, des sachets de venin réduits en poudre qu'ils sont chargés de répandre[67]. Cependant, pour Boris Bove il est plus plausible d'imaginer que la contamination des Génois fut le fait des rats passant des rangs mongols jusque dans la ville[27], ou selon une théorie récente, plutôt des gerbilles[28]. La dernière modification de cette page a été faite le 8 avril 2021 à 00:37. La peste frappe Anglais et Français, assiégeants et assiégés, militaires et civils, sans distinction. De nombreux trésors furent enterrés ou emmurés, puis abandonnés à la mort ou la fuite de leurs propriétaires. Cette idée est également reprise par Kim Stanley Robinson dans Chroniques des années noires, mais dans cette uchronie c'est la totalité des habitants de l'Europe qui périt, entraînant, de la même façon que dans le roman précédent, une histoire complètement différente de celle que l'on connaît. On a longtemps supposé que la peste, actuellement endémique dans une partie de l'Afrique, était arrivée sur ce continent depuis l'Inde et/ou la Chine au XIXe siècle. Les remèdes visent à expulser le poison, ce sont les émétiques, les purgatifs, les laxatifs, ce qui épuisait les malades plus qu'autre chose. Cependant, à partir des années 1970, des historiens et des épidémiologistes notent d'importantes différences entre la peste médiévale et les pestes modernes du XXe siècle. (2017) “Yersinia Pestis Strains of Ancient Phylogenetic Branch 0.ANT Are Widely Spread in the High-Mountain Plague Foci of Kyrgyzstan,” PLoS ONE, XII (e0187230); discussed in Philip Slavin, "Death by the Lake: Mortality Crisis in Early Fourteenth-Century Central Asia", Sous la direction de Gérard Chouin (2018), Jean-Noël Biraben (De 444 millions en 1340, elle serait tombée à 374 millions à la fin du siècle, soit une perte de 70 millions ; mais l’auteur tient peu compte du bilan de l’Afrique. On estime que le bilan global dépasse même les 200 millions de morts, au fil de trois grandes pandémies. En Languedoc, à Narbonne et Carcassonne, des Juifs sont massacrés par la foule. Ses conséquences sur la civilisation européenne sont sévères et longues, d'autant que cette première vague est considérée comme le début explosif et dévastateur de la deuxième pandémie de peste, qui dure de façon plus sporadique jusqu'au début du XIXe siècle. Par comparaison, la grippe espagnole (1917-1922) a peut-être tué 100 millions d’hommes en chiffres absolus, mais sur une population de 1,8 milliard, soit moins de 6%, ce qui, joint aux pertes de la guerre mondiale, explique son moindre impact dans l’imaginaire collectif de l’époque. À l'arrivée de la peste, de nouveaux médecins sont engagés à prix d'or (par manque de candidats). 16 000 nombre de morts à Marseille lors du déclenchement de l'épidémie. 2/ Des attitudes devant la peste. Si la bactérie atteint les poumons, la personne malade peut alors contaminer directement d'autres malades, rien qu'avec les projections émises lors des quintes de toux. La peste noire, « Le Triomphe de la Mort » par Pieter Brueghel l’Ancien, 1562. Paris, qui comptait alors 200 000 habitants (ville la plus peuplée d'Europe à l'époque) perd 80 000 personnes mortes sous le fléau ! Les sources documentaires sont assez éparses et couvrent généralement une période plus longue, mais elles permettent une approximation assez fiable. Elle est due à une bactérie redoutable dénommée Yersinia Pestis. La peste entre dans l’empire romain en suivant la route commerciale de la mer Rouge : elle se manifeste à l’été 541 à Péluse, sur le delta du Nil. Les chroniqueurs arabes, de leur côté, ne mentionnent pas de persécutions contre les Juifs à l'occasion d'épidémies de peste[65]. Après quelques jours d'incubation, les symptômes se manifestent : fièvre très élevée, état général très dégradé, ganglions au niveau de la piqûre très gonflés. L'Angleterre est touchée le 24 juin 1348. Le terme « peste noire » ou « mort noire » apparaît au XVIe siècle. À Akrokrowa (Ghana) les archéologues ont trouvé une communauté agricole médiévale très développée qui a subi un effondrement démographique au moment même où la peste noire ravageait l'Eurasie et l'Afrique du Nord, puis des découvertes similaires ont été faites dans le cadre du projet GLOBAFRICA pour des périodes situées au XIVe siècle à Ife (Nigeria chez les Yorubas), de même sur un site étudié à Kirikongo (Burkina Faso) où la population semble avoir été brutalement divisée par deux durant la seconde moitié du XIVe siècle. Des bandes armées ont pu disséminer la peste, mais aucune armée n'a été décimée par la peste durant la guerre de Cent Ans[40]. La représentation du Christ en croix passe du Christ triomphant sur la croix à celle du Christ souffrant sur la croix où un réalisme terrible détaille toutes les souffrances : les sueurs de sang, les clous, les plaies, et la couronne d'épines[94]. Quarante Juifs sont tués et leurs maisons pillées. En France, la plupart des grands chantiers ne reprendront qu'après 1450[95]. Nombre d'entre eux fuient vers l'est, en Pologne et en Lituanie. Une fièvre s’installe puis des ganglions gonflent et les malades meurent très vite, provoquant un effet de sidération dans la population. N'arrivant pas à maîtriser la foule, le dauphin Humbert II fait arrêter les Juifs pour éviter les massacres. Ceux-ci se poursuivent à Buis-les-Baronnies, Valence, la-Tour-du-Pin, et Pont-de-Beauvoisin où des Juifs sont précipités dans un puits qu'on les accuse d'avoir empoisonné. Les villes sont plus durement touchées que les campagnes, du fait de la concentration de la population, et aussi des disettes et difficultés d'approvisionnement provoquées par la peste (chute de la production céréalière dans les campagnes). Ces trésors sont identifiés par leur lieu de découverte, leur datation et la présence caractéristique de bagues juives de mariage[71]. D'autres historiens insistent sur l'influence de la peste sur le déroulement des opérations militaires, surtout en Méditerranée : la fin du siège de Caffa, la mort d'Alphonse XI lors du siège de Gibraltar, la réduction des flottes de guerre de Venise et de Gênes, l'ouverture de la frontière nord de l'Empire byzantin, la dispersion de l'armée de Abu Al-Hasan après la bataille de Kairouan (1348), l'arrêt de la Reconquista pour plus d'un siècle[41], etc. C'est l'Angleterre qui nous a laissé le plus de témoignages ce qui, paradoxalement, rend l'estimation du taux de mortalité plus ardue, les historiens fondant leurs calculs sur des documents différents : les chiffres avancés sont ainsi entre 20 et 50 %. Leurs confessions provoquent la fureur de la population qui se livre à des massacres et à des expulsions. Maladie infectieuse, contagieuse et épidémique venue d'Asie. Toutes ces théories pouvaient se combiner : la peste est une pourriture des humeurs due à un poison transmissible par air ou par contact. L'agressivité se porte contre les Juifs et autres prétendus semeurs de peste (lépreux, sorcières, mendiants…), ou contre soi-même (de l'auto-flagellation jusqu'au suicide). Cette impression d'exceptionnelle mortalité se traduit dans les chiffres très élevés de décès donnés par les chroniqueurs, qu'il s'agisse d'une seule ville ou de l'ensemble de la Chrétienté. Trois cents communautés sont détruites ou expulsées. Elle s'appuie principalement sur Joseph de Guignes (1758) qui, en citant des annales chinoises, atteste que la capitale est atteinte en 1334[25]. Car aujourdhui je compte vous parler dun fléau à la violence exceptionnelle, bien plus meurtrier quune guerre. Les informations recueillies sont destinées à CCM Benchmark Group pour vous assurer l'envoi de votre newsletter. La fuite est générale pour ceux qui en ont la possibilité. Au-delà de la catastrophe humanitaire, cette pandémie a des répercussions importantes sur la vie quotidienne. Les Ashkénazes d'Allemagne sont victimes de pogroms. Des historiens anglais attribuent l'apparition du style gothique perpendiculaire aux restrictions économiques liées à la peste noire[94]. Plusieurs centaines de Juifs sont brûlés vifs lors du pogrom de Strasbourg le 14 février 1349[63], d'autres sont jetés dans la Vienne à Chinon. Les Juifs sont souvent accusés de disséminer volontairement la maladie. La peste noire arrive en Europe en octobre 1347, lorsque 12 navires venus de la mer Noire accostent dans le port de Messine, en Sicile. Ces travaux influencent directement l'école britannique, aboutissant au classique The Black Death (1969) de Philip Ziegler[13]. Au cours de l’année 1348, toutes les grandes villes sont atteintes. En Autriche, le peuple, pris de panique, s'en prend aux communautés juives, les soupçonnant d'être à l'origine de la propagation de l'épidémie, et Albert II d'Autriche doit intervenir pour protéger ses sujets juifs[64].
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